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RAPPORT DE SYNTHESE ET BILAN DU SECRETAIRE GENERAL DE LA FECI SEPTEMBRE 1997 A JUIN 2003
INTRODUCTION
Le contexte socio-politique que connaît la Nation depuis Décembre 1999 avec le coup d’Etat militaire et les hostilités qui se sont engagées et accentuées jusqu’à ce jour, ont profondément et sensiblement modifié l’exécution du programme d’Action qui était entré dans sa phase de réalisation dès Septembre 1997.
Mais en dépit du climat socio-politique morose et très peu favorable, nous avons mené des actions qui, nous le pensons méritent d’être rappelées :
Honorables délégués, notre rapport s’articule autour de 3 axes importants :
1- Actions menées dans le cadre de la réalisation du programme d’Action adopté à l’Assemblée Générale extraordinaire de la FECI en Mars 1997 à Bouaké.
2- Grande mobilisation des chrétiens pour la prière d’intercession en faveur de la Nation.
3- Implications des Evangéliques. (FECI) dans la résolution des conflits nationaux et contribution à la mise en place des instruments de la 2ème République.
I. Actions menées dans le cadre de la réalisation du programme d’Action.
Elu en décembre 1996 en vue de la promotion, de la redinamisation de notre commune organisation, la Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire, il m’a été donné de confectionner un programme d’Action qui avait pour objectifs essentiels de faire connaître la Fédération, de favoriser l’expression de notre unité en tant qu’évangéliques ; de développer la communion fraternelle.
Des moyens financiers et matériels avaient été prévus pour soutenir ce plan d’action.
Ayant constaté que les autorités, au mépris des principes de la laïcité, avaient souvent tendance à ignorer les Evangéliques, ce qui représentait un défi à relever afin de compter, de peser sur l’échiquier national, nous avons entrepris un programme de sensibilisation à travers tout le pays. Il fallait faire connaître la Fédération à ses membres en présentant sa vision, ses objectifs, le rôle qu’elle devait jouer. Il fallait également faire connaître la Fédération aux organisations évangéliques non membres et au grand public.
Au titre des membres visités citons :
Des Eglises locales de :- CMA- Pentecôte- UEESO6CI- AD- UNEBAMCI- FCE- Nazaréen- Buisson Ardent- Vie Profonde- AEBECI- Fondation Evangélique Victoire
Des œuvres telles :- La CLC- Fréquence Vie- JPC- AFEPCI- PEMA- CPE
Le programme de sensibilisation nous a conduit à San Pédro, à DIVO, à Bondoukou, Vavoua, à Bouaké, à Korhogo, Yamoussoukro, Bonoua où des bureaux régionaux ont été installé pour plus d’efficacité dans le travail.
Nous avons rendu visite à l’Assemblée Générale de l’UEESO à Gagnoa en 1989 et en l’an 2000 à Daloa, à la convention nationale des Assemblée de Dieu à Bouaké en 1998, à la convention de l’Eglise de Pentecôte à Koumassi en Pâques de l’an 2000.
Nous avons prononcé des conférences sur différents thèmes, entre autres :
- Gouvernement et justice : contribution évangélique pour une Côte d’Ivoire pacifiée, le 8 Mai 1999 à la Bibliothèque Nationale.
- Pour une participation plus efficiente à la construction de Côte d’Ivoire au 21ème siècle, le 15 Février 1999 à l’Alliance Biblique.
- Signes des temps de la fin, le 6 Avril 2002 à Vavoua.
- L’engagement du chrétien dans la Nation, le 13 avril 2002 à Bondoukou.
- Quelle Mission de l’Eglise de Jésus-Christ en cette fin des temps ? Du 19 au 25 Août 2002 à l’INPHB de Yamoussoukro.
Nous avons animé des séminaires de formation pour leaders chrétiens dans la société, pour serviteurs de Dieu ; citons entre autres :
- Du 25 au 29 Juin 1999, à l’UEESO Cocody
Thème : Principes bibliques dans la gestion d’une Nation.
- Du 22 au 26 Novembre 1999, aux Assemblées de Dieu d’Adjamé
Thème : L’Unité du corps de Christ.
- Le 29 mai 2003 : l’Eglise, sa Nature, ses Ministères et son Rôle dans la Nation, à l’Hôtel Communal de Cocody.
Nous avons parrainé de nombreux événements tels :
- La sortie officielle de la «Coalition du jubilé 2000» dont le combat est pour la réduction de la dette des pays pauvres de notre planète.
- Le Festival Hosanna, le 1er Festival chrétien de musique, et de chants.
- L’arrivée du Bateau Logos II
Nous avons plaidé en faveur de nos écoles confessionnelles, à trois reprises, auprès du Chef de l’Etat et c’est en tout des dizaines de millions qui ont été débloqués par la grâce de Dieu.
Au cours d’une conférence de presse nous avons exprimé notre ras-le-bol devant le manque de considération pour les protestants évangéliques quant à l’acquisition de la seule licence de radio qui leur avait été promise. Nous en avons publiquement appelé au chef de l’Etat, le Président Henri Konan Bédié, lui demandant instamment de faire diligence. Une semaine plus tard la licence de Fréquence Vie nous a été accordée. Nous avons obtenu du chef de l’Etat de l’époque (Gouvernement militaro-civil), à notre demande, et après qu’il nous ait reçu, le droit pour les Evangéliques d’être traités comme un groupe religieux au même titre que les catholiques et les musulmans. Il ne serait peut-être pas superflu de noter que suite à nos nombreux conférences et séminaires sur le thème de l’engagement socio-politique du chrétien dans la Nation, un plus grand nombre de chrétiens se sont présentés aux législatives et aux municipales. Le résultat est là : nous avons aujourd’hui des maires et des députés qui sont d’obédience évangélique. II. Grande mobilisation des chrétiens pour la prière d’intercession en faveur de la Nation Alors que nous étions en pleine exécution du programme d’action, le coup d’Etat militaire de Décembre 1999 est survenu et a freiné notre élan. Le programme se trouvait ainsi modifié suite à l’incertitude, à l’instabilité politique. Aussi, Dieu a-t-il inspiré une autre stratégie, celle qui consiste à l’organisation des prières publiques. Conscients que l’instabilité socio-politique constituait un obstacle à nos actions et conscients que l’Eglise en tant que Sel et Lumière de la Nation avait un rôle à jouer, nous avons organisé de grands rassemblements : deux fois au stade Champroux et deux fois au Stade Félix Houphouët Boigny. Ce sont en tout des centaines de milliers de fidèles, des centaines de serviteurs de Dieu qui venaient de partout pour se joindre à nous. Les Chrétiens, comme un seul homme se sont unis pour une seule cause : la Paix dans la Nation. Ainsi, à la veille des différentes élections générales, un programme était mis en place. Nous avons prié pour les législatives, les Municipales et les Présidentielles. C’est en cette période de constante mobilisation que des leaders protestants et évangéliques ont été menacés dans leur intégrité physique : - L’Apôtre Yao Bio, Président de l’Eglise de Pentecôte a été enlevé par des inconnus, puis relâché. - Les Flambeaux et Lumière ont été incarcérés - Votre serviteur a reçu la visite nocturne de bandits armés à la veille du rassemblement du 20 Mai 2000 en faveur de la Nation. III. L’implication de la Fédération dans la résolution des conflits nationaux Les pouvoirs politique et administratif, ayant réalisé de la présence des Evangéliques, ont associé notre Fédération à des actions d’envergure. c’est ainsi que : - Nous avons été membre de la Commission Consultative Constitutionnelle Electorale (la CCCE), au travers de laquelle nous avons participé à l’élaboration de la constitution de la 2ème République - Nous avons été nommés au sein du Comité de Médiation pour la Réconciliation Nationale présidé par le Médiateur de la République Monsieur Matthieu Ekra. Il faut signa que c’est par décret présidentiel que nous avons été nommés. - Au sein de ce comité de Médiation nous avons été membre du comité scientifique et Rapporteur Général de l’Atelier de Grand Bassam sur la problématique de la Réconciliation Nationale. - Dans le cadre du Forum pour la Réconciliation Nationale initié par le Chef de l’Etat, l’honneur nous a été fait de nous associer en qualité de membre du Conseil des Sages. Ainsi, nous avons été des conseillers pour le président du forum, Monsieur le Premier Ministre Seydou Elimane Diarra. Nous nous sommes exprimés à différentes occasions, lorsque cela était nécessaire, pour faire entendre notre point de vue, notre position face à des situations, des problèmes d’ordre national ; et plus d’une fois cela à joué positivement dans la prise de décision par les autorités du pays : c’est le cas pour la question du foncier rural, c’est le cas de la nouvelle carte d’identité nationale... Si des moyens financiers et matériels avaient été prévus pour l’œuvre de la Fédération, il faut dire, reconnaître qu’aucun budget n’a été dégagé dans la pratique, ni pour la réalisation effective du programme d’action adopté lors de la Fédération, ni pour les rassemblée Générale extraordinaire de la Fédération, ni pour les rassemblements en vue de la prière d’intercession en faveur de la Nation. Il a donc fallu chercher nos propres moyens avec l’aide et la générosité de certains frères et sœurs et de certains communauté locales. CONCLUSION Nous rendons grâce à Dieu pour tout ce qu’il nous a permis de faire. C’est lui qui bâtit la maison, et si lui ne le fait pas, nous travaillons en vain. L’œuvre que le Seigneur nous a confié est exaltante. Elle a besoin d’être menée avec abnégation, dans l’intérêt de toute la communauté évangélique et pour la gloire du Chef Suprême de l’Eglise. avec plus de ressource matérielles et financières beaucoup pourra être fait si nous le voulons. J’ai toujours rêvé d’une Fédération forte, unie, dynamique ; je continue de faire ce rêve... J’exprime ici ma reconnaissance à Dieu, mes remerciements à tous, à tous ceux qui veulent voir la Fédération, notre Fédération, plus présente, plus forte et répondant aux défis qui se présentent à nous. Que Dieu bénisse la Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire
Je vous remercie. Dr. Jean Baptiste Nielbien |
Se réconcilier pour la paix entre les
enfants d'un même pays
Chères ivoiriennes, chers ivoiriens, la cote d'ivoire notre pays doit se
réconcilier avec elle-même ! C'est une condition salutaire pour sa survie !
Que l'on le veuille ou pas, nous fils et filles de ce pays avons un défi à
relever : ce défi s'appelle " Réconciliation " Réconciliation est le mot qui se
dégage de toutes les conversations, le mot de passe ; le mot se lit sur les
pages des journaux .Il y a même une émission dite "espace de réconciliation. Il
y a donc un grand besoin de réconciliation !Mais qu'est-ce que cela veut dire ?
Définition : que veut dire réconciliation et quand cela est-il nécessaire
? Le terme réconciliation suppose qu'il y a un problème !le dictionnaire
synonyme
dit qu'il s'agit de " rétablir de nouveau l'harmonie entre les personnes
séparées par de sérieuses inimitiés, en supprimant la haine ou les désirs de
vengeance " ( p 490) Quant au dictionnaire grec français c'est de " faire
changer les sentiments ,les dispositions ; d'où faire cesser une guerre, une
inimitié "
(p470)
I. Qu'en est-il de la côte d'Ivoire
?
Le chef de l'Etat le rappelle très souvent aux ivoiriennes et aux ivoiriens
qu'ils ont intérêt à se réconcilier .les patriotes le clament toujours tout
haut. Il ne se passe pas de jour où l'on n'entende parler de réconciliation. Si
l'on en parle tant, c'est que le besoin est grand. En tout la survie de ce
pays, et pour qu'il retrouve sa paix, son bonheur d'antan, notre pays a besoin
de la réconciliation de ses fils et de ses filles. Mais dans la situation de
notre pays , il faut se demander ; "où commencer, comment faire promouvoir cette
réconciliation ? " en effet dans un processus de réconciliation , il faut une
initiative et une réaction.
A. Une initiative et une réaction
Quelqu’un ou des gens prennent l'initiative de
demander pardon. Mais une demande de pardon sincère ! Pour qu'elle soit sincère,
la demande de pardon
elle-même doit être propulsée par un sentiment profond de repentance.
L'expression grecque traduite en français est " métanoia ".elle
comporte le sentiment de regret. Donc l'individu se repent parce qu'il aura
regretté l'acte posé, la parole proférée, le bienfait refusé etc. Alors l'acte
de repentance s'accompagne de la volonté d'abandonner ce qui n'a pas été bien
fait et que l'on a regretté. Une demande de pardon sans métanoia ne
vaut rien parce que celui qui aura ainsi demandé pardon avec légèreté, peut
récidiver facilement ! De même oser pardonner -sous les effets cumulatifs de
discours comme c'est le cas maintenant- sans demandeDe pardon réelle, ce serait
encourager les mêmes et d'autres personnes à refaire les mêmes choses quand ils
veulent et où ils le veulent.C'est pourquoi dans la situation actuelle de la
Côte d’Ivoire, il serait salutaire que des discours francs, sincères et
d'humilité sortent de la bouche des commanditaires ou exécutants pour demander
clairement pardon à celui que l’on a offensé, causé du tort, humilié. Il est
vrai, des personnes porteront à vie les conséquences de cette sale guerre à nous
imposé depuis le 19 septembre 2002 : elle a fait des mutilés, des orphelins,
des veuves et des veufs etc. Mais rappelons-nous un adage baoulé " ce n'est pas
parce qu'il n'y a pas de sang dans le ventre qu'on crache la salive "Il faut
donc pardonner vraiment malgré la douleur morale.
Le but de notre réconciliation est grand. Réconcilions-nous pour une
cohabitation possible. Car tous nous sommes d'un seul et même Créateur. Tous
nous avons un même ancêtre : le même sang coule dans nos veines ! Mais aussi il
y a un autre facteur de notre unité : en plus de notre origine adamique, nous
sommes d'une même nation, nous sommes ivoiriens ou ivoiriens d'adoption. Ainsi
le concept de l'ivoirité légitime et logique , il y a une confusion dans
certains esprits : considérer comme étrangers les frères et soeurs du nord de la
Côte d’Ivoire. Nous sommes de la même nation ivoirienne. Entretenons la
cohésion sociale et la paix reviendra.
Mais sachons que la paix vient de Dieu. La vraie paix vient de
Dieu .Le
vrai pardon vient de Dieu .Recommandons-nous à lui et il nous aidera !
Dr. André Kouakou Kouadio