HISTOIRE DE LA FECI
LA FECI, UNE VIELLE FEDERATION
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La FECI est sans nul doute une des plus vielles associations enregistrées en Côte d’ivoire. Elle reste néanmoins mal connu même de ses membres. Ouvrons les pages de son histoire pour mieux la connaître. Elle est née avec de belles et spirituelles ambitions.
La genèse.
La Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire a vu le jour le 22 novembre 1960 à Bouaké. Conséquence d’un vaste mouvement d’indépendance qui a bouleversé l’Afrique et réformé sa situation géographique.
Les colonisateurs lâchaient du lest sur les territoires noirs non conquis et soumis à leur hégémonie depuis des décennies. On se souvient avec nostalgie de ces années euphoriques d’indépendance (1958-1963), où la majorité des pays africains chantaient des hymnes nouveaux, et où l’Afrique se reconnaissait à travers des leaders charismatiques, vite convertis pour certains en pères, guides, timoniers, sages... pour le malheur de leurs pays. L’indépendance politique acquise au prix de mille sacrifices, les religieux sont entrés dans la danse contemporaine en décidant la création de Fédérations nationales des églises et missions exerçant dans les zones devenues subitement des pays autonomes aux frontières souvent mal délimitées.
C’est dire qu’avant 1960, et en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le 22 novembre de cette année, il existait une Fédération des Eglises et Missions Protestantes de l’Afrique Occidentale Française et du Togo. Pour l’histoire, retenons que l’installation des Missions Protestantes en Afrique de l’Ouest s’est déroulé en deux périodes que sépare un demi-siècle.
La première percée est antérieure à la conquête coloniale. La seconde lui est postérieure et parfois concomitante.
La deuxième vague, plus nombreuse, s’est faite à partir de 1919 avec le déferlement de jeunes sociétés de Missions américaines pour la plupart. Entre autres : la Christian Missonnary Alliance, qui commence d’abord en Guinée et au Mali actuel (Soudan Français de l’époque), ensuite en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso (Haute-Volta), les Assemblées de Dieu en pays Mossi (Haute-Volta), la SIM au Bénin (Dahomey) et au Niger, la Mission Biblique (Baptistes Français) en Côte d’Ivoire.
Confrontées à des difficultés réelles avec l’administration coloniale française, les Missions, qui étaient majoritairement d’origine américaine ou britannique, envisageaient de former une fédération.
« Une première rencontre eut lieu à Dabou en 1943 (...) présidée par le pasteur Rosebery, directeur de la Mission CMA. » Deux ans plus tard, une seconde conférence avait lieu à laquelle participaient toutes les Missions en avril 1954 à Abidjan. Enfin, Bouaké accueillit en mai 1946 les fondateurs de la fédération des Eglises et Missions Protestantes de l’AOF et du Togo. Onze Missions y adhérèrent rapidement : les Assemblées de Dieu, les Baptistes Conservateurs (CBFM), la CMA, la Christian Mission, le Gospel Missionnary Union, la Mission Biblique en Côte d’Ivoire, la Mission de la Haute-Volta, la Mission Méthodiste, la Société des Missions Evangéliques de Paris, le Sudan Interior Mission, la Worldwide Evangélisation Crusade. Dakar fut élu, de fait, siège de la nouvelle structure. Et ce jusqu’à l’indépendance des territoires de l’AOF.
A cette époque, les Africains n’étaient pas ou très peu impliqués dans les affaires administratives de la Fédération qui s’occupait surtout des intérêts des missions protestantes.
L’indépendance des pays africains rendit caduque cette Fédération ouest africaine.
§ La FECI voit le jour
Réunis Les 21 et 22 novembre 1960, des délégués des missions et Eglises, jadis affiliées à la fédération Ouest africaine fondèrent à Bouaké, la Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire (FECI) et lui donnèrent les objectifs suivants :
v Aider à la propagation et à l’affermissement du christianisme évangélique en facilitant la tâche de chacune des Eglises, Missions, et œuvres évangéliques qui en sont membres.
v Développer entre elles la plus large collaboration dans la communion fraternelle ;
v Représenter les Eglises, missions et œuvres évangéliques auprès des autorités du pays ;
v Encourager le développement social.
En Janvier 1961 le ministère de l’intérieur de la Côte d’ivoire en son arrêté 181 CAB reconnaissait officiellement la fédération en lui accordant le droit d’exister sur la base de la loi sur les associations.
Depuis 1960, la FECI a régulièrement enregistrée de nouvelles adhésions de jeunes églises ou des œuvres venues s’installer en Côte d’ivoire. Parfois ce sont des églises qui sont nées de scissions des églises dites historiques.
La Fédération nationale ivoirienne a-t-elle atteint les objectifs qu’elle s’est assignée ?
43 ans après sa création, quel bilan peut-on en faire ?
§ Le renouveau ?
Un vent nouveau commence à souffler sur la FECI. Un Nouveau président vient d’être élu. Le bureau exécutif se met en place. Un siège est trouvé et une réelle volonté de changement et d’action voit le jour. L’espoir renaît. Cette nouvelle flamme sera-t-elle maintenue ? Ou s’agit-il d’un bonheur fugitif ?
Sangho Abdoulaye